Chaussure politique. Les figures du pouvoir chez Nathalie Quintane (1996-2019)
Résumé
À rebours d’une hypothèse répandue qui fait de Tomates (2010) un point tournant de la production de Nathalie Quintane, cet article insiste sur les similitudes qui unissent la « première » et la « seconde » portion de son œuvre. Je montrerai que plusieurs des logiques auxquelles répondent les plus récentes parutions de l’écrivaine trouvent leurs fondements dans ses premiers textes : loin de mener d’une part un travail d’expérimentation formelle et de l’autre un travail de thématisation d’enjeux politiques, Quintane problématise des représentations communément partagées depuis « Ah » (1996), Chaussure (1997) et Grand ensemble (2008) jusqu’à Tomates, « Stand up » (2014) et Un œil en moins (2018). En plus de mettre au jour la grande cohérence de l’œuvre, l’étude des figures du pouvoir qui peuplent ces différents textes permettra de décrire deux des procédés par lesquels l’écrivaine s’attaque, dans sa pratique, aux imaginaires qui fondent l’autorité des puissant·e·s. Qu’elle élabore des portraits caricaturaux ou qu’elle détourne des discours, Quintane s’applique moins à critiquer explicitement les politicien·ne·s convoqué·e·s qu’à faire saillir, par un jeu de loupe, les failles qui fragilisent leur stature ou leur rhétorique.
Mots-clés
2012 | Revue critique de fixxion française contemporaine | (ISSN 2033-7019) | Habillage: Ivan Arickx | Graphisme: Jeanne Monpeurt
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