Une épopée sensible : “Cercle” de Yannick Haenel

Corentin Lahouste

Résumé


Le roman Cercle de Yannick Haenel, publié en 2007 chez Gallimard, par sa formalisation, certain de ses motifs et son intertextualité, manifeste de nombreux traits communément rattachés au genre épique, auquel il fait, en outre, explicitement référence. En effet, il peut être appréhendé non seulement comme une Odyssée contemporaine – celle d’un homme qui largue les amarres – entre Paris, Berlin et la Pologne, mais également comme une Commedia moderne, réarticulée. Une fois l’ancrage épique posé, nous nous attacherons à déplier les enjeux et les ressources symboliques d’une telle mobilisation. Aussi, il s’agira de mettre en lumière que le récit se présente, comme une épopée sensible qui se déploie sur trois niveaux. Le terme sensible sera ici saisi dans son ambivalence, suivant sa double acception : entre intime et extime, entre un rapport à une subjectivité et un rapport au monde extérieur. Sur le plan intime, on verra comment le récit s’érige comme un parcours de phrases menant à l’écriture, relatant la création du roman lui-même, en miroir de la (dé)construction identitaire vécue par le narrateur. Nous analyserons ensuite la manière dont, sur le plan de l’extimité, l’œuvre prend la forme d’une dérive qui permet une ouverture au monde sensible, en même temps que l’émergence d’un sujet libéré, affranchi. Subséquemment, nous montrerons comment ces deux plans se rejoignent autour d’un enjeu commun : une quête de la jouissance. Nous soulignerons, finalement, la portée politique de l’ensemble, qui entraine vers l’anarchi(qu)e.


Mots-clés


Haenel; Cercle; épique; sensible; écriture; dérive; jouissance; anarchie

Texte intégral :

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2012 | Revue critique de fixxion française contemporaine |  (ISSN 2033-7019)  |  Habillage: Ivan Arickx |  Graphisme: Jeanne Monpeurt
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