“Dire à Dieu ce qu'on ne peut pas dire aux hommes; alors ils comprendront peut-être”

Catherine Coquio

Résumé


Dans le Journal de galère d’Imre Kertész –journal d’un exil intérieur au long cours–, la question de la destination d’une oeuvre sans public est constante; elle conduit Kertész à placer sa propre création sous un regard surplombant nommé “Dieu”, alors qu’il s’agit d’écrire à partir du “Dieu est mort” de Nietzche. Sous l’impulsion de cette figure entêtante, l’esthétique de Kertész prend les traits d’une théologie ironique, éthique de la création et théorie négative de la réception. Dans le Journal de galère se mûrit son oeuvre de fiction qui fut d’abord non reçue, avant de valoir à l’auteur le prix Nobel de littérature (2002). Dans Un autre, journal de l’homme “libéré” devenu célèbre, ce rapport au public et à l’oeuvre change sans que disparaisse ce destinataire de substitution qu’est “Dieu”. Cet usage réflexif du “journal”, où une existence se projette en fiction, enrichit l’enquête philosophique sur les “formes de vie” qui se développe actuellement dans le sillage de Foucault.


Mots-clés


exil intérieur; public; témoignage et fiction; théologie négative; vie

Texte intégral :

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2012 | Revue critique de fixxion française contemporaine |  (ISSN 2033-7019)  |  Habillage: Ivan Arickx |  Graphisme: Jeanne Monpeurt
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